🎎 Roland Barthes J Aime Je N Aime Pas
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Soitle fragment intitulé « J’aime/je n’aime pas », où la liste des choses énumérées dessine, dans son éclectisme, les contours d’une singularité : celle d’un moi qui a nom Roland Barthes. « J’aime, je n’aime pas : cela n’a aucune importance pour personne ; cela, apparemment, n’a pas de sens ; et pourtant tout cela veut dire : mon corps n’est pas le
RolandBarthes J Aime Je N Aime Pas J'aime, Je N'aime Pas - Blog De Français De La Seconde 3 - Atelier D'écriture N°14 / J'aime J'aime Pas Amélie Poulain. Video Gratuit Grosse Femme Mur Cougar; Jacques Reynes; Cliquez ici pour lécouter (il faut cliquer sur la petite voiture puis sur le visage de roland barthes pour entendre sa voix). 2) foutaises bien
Ala manière de Roland Barthes, écris à ton tour ton « j’aime, je n’aime pas » en faisant une liste de tout ce que tu aimes et de tout ce que tu n’aimes pas dans le désordre. Tu respecteras cette présentation. AUTOPORTRAIT 2 : Moi tout seul / Moi toute seule Moi toute seule Je fais le travail d’une mère de famille Moi toute seule Qui a une famille où il n’y a
Ilsupprime les explications, les aménagements, les degrés, les scrupules. Roland Barthes. 0. PARTAGES. Partager Pinterest Twitter. JE T’AIME est sans nuances. Il supprime les explications, les aménagements, les degrés, les scrupules. Roland Barthes + Ma Collection Ajouter aux favoris Ajouter à la collection. Qu'en pensez-vous? 0 Points J'aime Je n'aime
Bref j'aime la ponctuation chez Roland Barthes (c'est dans les petits dtails comme a que l'on est snob ou pas)(comme si parler de Barthes le jour de l'an ne suffisait pas). Plus srieusement, quand je lis ses oeuvres, je plisse les yeux comme si j'tais devant ces images o, force de contorsions orthoptiques, l'on finit par voir apparatre une figure en relief.
Jaime, je n’aime pas Fiche du prof Vous allez écouter un texte lu et écrit par Roland Barthes : « J’aime, je n’aime pas ». Quels étaient les goûts de Roland Barthes ? Voilà ce que vous
RolandBarthes par Roland Barthes Seuil, coll. « Écrivains de toujours », 1975, p. 120-121 J'aime, je n'aime pas J'aime: la salade, la cannelle, le fromage, les piments, la pâte d'amandes, l'odeur du foin coupé (j'aimerais qu'un « nez » fabriquât un tel parfum), les roses, les pivoines, la lavande, le champagne, des positions légères en politique, Glenn Gould, la
Jaime / Je n'aime pas. le 10 décembre 2020. À l'instar de Roland Barthes, nous avons écrit une liste de ce que nous aimons et de ce que nous n'aimons pas, puis nous l'avons enrichie avec des expansions du nom, des compléments circonstanciels, des synonymes d' "aimer" et "ne pas aimer". Enfin, en référence au court métrage " Foutaises"
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Fragment R 1 1 Lecture aux Rencontres d’Arles le 8 juillet 2015 Ă l’invitation de Rodolphe Burger dans l’atelier ... 1 Racine, c’est Racine ». 2On connaĂ®t la critique virulente que Roland Barthes fait de cette tautologie anti-intellectualisme petit-bourgeois le pire, arrogance, spontanĂ©isme, refus de la pensĂ©e et de la critique, etc. 3Tout cela admirablement rĂ©sumĂ© en 4 Racine, c’est Racine sĂ©curitĂ© admirable du nĂ©ant » 5On sait combien, plus tard, Roland Barthes devait ĂŞtre atteint par le conflit que dĂ©clencha son Sur Racine ; il apprit Ă ses dĂ©pens que Racine, c’est Racine » et qu’il ne faut pas toucher Ă l’incarnation tautologique du gĂ©nie national. 6Cette polĂ©mique lui donnait donc raison, lui qui, de plus n’aimait pas Racine ! 7N’y a-t-il vraiment rien Ă dire en faveur de cette tautologie ? 8L’actrice qui dĂ©clenche l’ironie de Barthes vient de jouer le rĂ´le d’Athalie. Qu’a fait cette actrice sinon dire Racine ». Barthes, lui, n’a pas su dire Racine. Il raconte que pour se dĂ©sennuyer lors des nombreux voyages Paris-Urt, il a tentĂ© d’apprendre la mort de Phèdre et qu’il n’y est jamais parvenu ! 9Moins théâtralement, cette tautologie Ă©nonce une proposition qui met en jeu un nom propre. Le nom propre est hors signifiĂ© il ne renvoie qu’à un ĂŞtre unique. Cette tautologie n’a rien Ă voir avec l’autre tautologie mentionnĂ©e par Barthes dans cette mĂŞme mythologie un sou est un sou ». Car il s’agit alors d’une stricte Ă©quivalence – et mĂŞme selon Marx de l’équivalence gĂ©nĂ©rale » – alors que Racine c’est Racine » tente d’évoÂquer l’incomparable. 10Il Ă©crit lui-mĂŞme le nom propre est une monstruositĂ© sĂ©mantique, il est le siège d’un phĂ©nomène d’hypersĂ©manticitĂ© qui l’apparente de très près au mot poĂ©tique » Proust et les noms. 11Que dire de Roland Barthes sinon que c’est Roland Barthes – ou bien qu’il est Roland Barthes ? et comment faire la diffĂ©rence entre ce qu’il est et qui il est ? Roland Barthes Ă©crit un Roland Barthes par lui-mĂŞme. Lui m’aime. Que dĂ©sirer d’autre – sinon le mĂŞme, le m’aime » ? Fragment B 12Dans Roland Barthes par lui-mĂŞme on trouve un fragment intitulĂ© j’aime/je n’aime pas ». Nous retrouverons plus tard le verbe aimer » et sa dĂ©claration. Pour le moment, arrĂŞtons-nous sur ce que Barthes dit ne pas aimer. 13La liste commence par les loulous blancs ». Bien entendu je m’intĂ©Âresse Ă la rĂ©pĂ©tition qui forme le mot loulou ». Je remarque aussi qu’il peut paraĂ®tre surprenant que le blanc de ces loulous soit enveloppĂ© dans le rejet de celui qui a créé l’expression d’ Ă©criture blanche ». Il faut que le rejet des rĂ©pĂ©titifs loulous soit bien fort pour emporter le blanc avec lui. 14La liste continue les femmes en pantalon, les gĂ©raniums, les fraises, le clavecin, Miro, les tautologies » 15Je m’arrĂŞte Ă ce mot. Vingt-et-un autres mots et noms vont suivre jusqu’au etc. » final. Tautologie » est le seul terme qui dĂ©signe une forme langagière il n’y en a aucune dans la liste des j’aime » qui a prĂ©cĂ©dĂ©. 16Qu’appelle-t-on tautologie ? 17Barthes donne l’exemple de Bouvard et PĂ©cuchet le goĂ»t c’est le goĂ»t ». 18Ce qui donne en somme, si on y pense, le principe du fragment j’aime/ je n’aime pas » !!!. 19Le goĂ»t, c’est le goĂ»t et le dĂ©goĂ»t c’est le dĂ©goĂ»t. 20FormalisĂ©, cela donne A est A, B est B, etc. 21B est B, c’est la formule juste. Beaucoup se trompent et disent B=B ». C’est faux. Il existe des centaines de pages dans des traitĂ©s de logique et de mĂ©taphysique pour tenter de dire le sens de B est B », qui n’est prĂ©cisĂ©ment pas une Ă©galitĂ©. 22C’est Heidegger qui a donnĂ© l’expression la plus prĂ©cise d’une pensĂ©e rigoureuse de la tautologie 23 La formule A=A indique une Ă©galitĂ©. Elle ne prĂ©sente pas A comme Ă©tant le mĂŞme. La formule courante du principe d’identitĂ© voile prĂ©cisĂ©ment ce que le principe voudrait dire, Ă savoir que A est A, en d’autres termes, que tout A est lui-mĂŞme le mĂŞme. […] 24Il est donc prĂ©fĂ©rable de donner au principe d’identitĂ© la forme A est A, et cette forme ne dit pas seulement Tout A est lui-mĂŞme le mĂŞme, mais bien plutĂ´t Tout A est lui-mĂŞme le mĂŞme avec lui-mĂŞme. L’identitĂ© imÂplique la relation marquĂ©e par la prĂ©position avec », donc une mĂ©diation, une liaison, une synthèse l’union en une unitĂ©. De lĂ vient que, d’un bout Ă l’autre de l’histoire de la pensĂ©e occidentale, l’identitĂ© se prĂ©sente avec le caractère de l’unitĂ© » IdentitĂ© et diffĂ©rence. 25Lorsque Heidegger dit d’un bout Ă l’autre » il veut rappeler que la philosophie commence par l’énoncĂ© de ParmĂ©nide l’être est, le non-ĂŞtre n’est pas ». De ParmĂ©nide Ă Heidegger et Ă aujourd’hui, on s’est posĂ© la question du sens de ĂŞtre. 26ParmĂ©nide l’être est », 2500 ans de philosophie plus tard Heidegger, l’être n’est pas ». Ça pourrait faire rire mais c’est 2500 ans de la pensĂ©e spĂ©culative la plus haute ! Ce qui veut dire que ĂŞtre » n’est rien de simple. Ce n’est pas quelque chose » et en ce sens ça n’est pas. 27Le mĂŞme, idem, est une pensĂ©e aussi difficile que celle de l’être. On est aux limites du langage, le langage dĂ©faille dès qu’on cherche Ă dĂ©finir les mots les plus banals, c’est-Ă -dire ceux qu’on rĂ©pète sans cesse. Or c’est bien de rĂ©pĂ©tition qu’il s’agit ou de dĂ©port dans la tautologie, B est indiffĂ©remment sujet ou prĂ©dicat, chacun peut ĂŞtre dĂ©portĂ© sur l’autre. Se pourrait-il que cette translation ne touche en rien Ă B ?. 28Qu’appelle-t-on tautologie ? Une double Ă©nigme ! Énigme que ĂŞtre », Ă©nigme que mĂŞme ». 29La tautologie est-elle clĂ´turante ? Non, Barthes. Non, justement parce qu’il y a Ă©nigme. Et peut-ĂŞtre le pressentez-vous, Barthes… 30Si on admet savoir ce qu’est une tautologie en affirmant qu’elle ne dit rien, pourquoi cette proposition aurait-elle le moindre intĂ©rĂŞt ? Eh bien nous dit ClĂ©ment Rosset, la tautologie rend justice au rĂ©el sur le point crucial de son unicitĂ©, elle nous rend attentif au fait Ă©mouvant que ce qui existe, existe ». 31J’ajoute qu’elle nous rend aussi attentif au fait parfois cruel que ce qui n’existe plus n’existe plus. 32Qu’est-ce qui se passe devant ces faits, ces Ă©motions ? 33Il se passe ce que le bouddhisme nomme en japonais satori le rĂ©veil devant le fait. L’éveil plutĂ´t. L’éveil devant le fait et par le fait. 34Pessoa les choses n’ont pas de signification elles ont une existence. Les choses sont l’unique sens occulte des choses » le Gardeur de troupeaux. Je relève occulte » c’est ce que j’ai tentĂ© de dire, que le sens s’occulte, que le sens unique » s’occulte. 35Dernière remarque l’énoncĂ© de ParmĂ©nide se trouve dans un texte en vers, on parle du poème de ParmĂ©nide. Et le poète nous dit cet Ă©noncĂ© l’être est, le non ĂŞtre n’est pas ». Il nous le dit en hexamètres dactyliques et il nous dit que c’est la seule parole, monos mythos, et qu’elle nous conduit hors des sentiers battus ! le contraire de Barthes ! 36Ainsi avons-nous quittĂ© la logique, peut-ĂŞtre la mĂ©taphysique et aussi la rhĂ©torique peut-ĂŞtre ne peut-on penser la tautologie que poĂ©tiquement ? Fragment T – tel 37Ce serait d’abord une poĂ©tique du TEL. Voire une rythmique, une idiorrythmie comme il dit Ă chaque Ă©tape, on retrouve le TEL. Et d’abord en amour. Comme Ă©crit Barthes 38 Mon amoureux je le veux immortel ». Tel. Tel Quel. 39Cet accueil du tel va conduire Barthes au-delĂ de la critique de la tautologie. Dans Roland Barthes, roman, Philippe Roger Ă©crit c’est l’un des coups de théâtre de ce discours amoureux que de rĂ©habiliter la tautologie – Ă sa manière, la tautologie est intraitable. Ce qui dans la topique amoureuse est bien ». Intraitable la tautologie ? Trop tard… je poursuis mon petit traité… 40Exemples 41 Le bon amour relève de la pure tautologie ». 42 Que dire de ce qu’on aime, sinon je l’aime et le rĂ©pĂ©ter sans fin » ? 43 Est adorable, ce qui est adorable », etc. 44Barthes reconnaĂ®t un certain pouvoir hypnotique au stĂ©rĂ©otype quand on est amoureux on rĂ©pète des mots dans la magie et l’enthousiasme. Est-ce la rĂ©pĂ©tition qui engendre la jouissance ? 45Barthes avait examinĂ© cette thèse dans le Plaisir du texte pour dire qu’il ne la partageait pas […] la rĂ©pĂ©tition engendrerait elle-mĂŞme la jouissance. Les exemples ethnographiques abondent rythmes obsessionnels, musiques incantatoires, litanies, rites [… or] rĂ©pĂ©ter Ă l’excès, c’est entrer dans la perte, dans le zĂ©ro du signifiĂ© ». 46C’est donc plutĂ´t la jouissance qui appelle la rĂ©pĂ©tition, dont la tautologie est la forme absolue. 47D’un clichĂ© l’autre, du clichĂ© langagier au clichĂ© photographique, ça se dĂ©clenche autrement ; ça devient amoureux. 48Et c’est l’amour qui va conduire Barthes Ă la photo du jardin d’hiver et Ă cette affirmation par nature, la photo a quelque chose de tautologique ». Cette tautologie consiste en ce que la photo est littĂ©ralement une Ă©manation du rĂ©fĂ©rent ». 49Le tel » ou le c’est ça » ainsi parcourais-je les photos de ma mère selon un schĂ©ma initiatique qui m’amenait Ă ce cri, fin de tout langage c’est ça ». Le plat c’est ça » juste ça ». Rien de spĂ©cial. 50Si devant une photo ou un haĂŻku, on est amenĂ© Ă dire c’est ça, c’est bien ça », ce n’est pas pour Ă©tablir que la photo ou le haĂŻku serait bien conforme au modèle, identique au rĂ©fĂ©rent, pas du tout en effet ça » lui-mĂŞme ne prĂ©existe pas dans le modèle mais a Ă©tĂ© produit par le texte du haĂŻku ou par la photo. 51Ă€ propos de la mimesis, on sait qu’Aristote dans la PoĂ©tique dit d’un bon portrait qu’on pense c’est bien lui » et donc qu’il renvoie Ă©videmment au modèle. Mais si on dit c’est ça », on aurait peut-ĂŞtre affaire Ă ce que Lacoue-Labarthe dĂ©signe comme une mimèsis sans modèle Je signale que dans la Chambre claire, Lacoue-Labarthe est citĂ© par Barthes, j’imagine que celui-ci a trouvĂ© du plaisir Ă se fĂ©miniser discrètement tout en se tautologisant. Par ailleurs, je me demande si dans la Chambre claire, Barthes ne se prĂ©sente pas tout du long selon une certaine mimèsis de la Sainte ThĂ©rèse de Bernini – irradiĂ© jusqu’à l’extase – un des derniers mots du texte. 52Le ça » semble d’abord ĂŞtre une pure Ă©manation du rĂ©fĂ©rent, ce qui ferait perdre tout caractère de ressemblance. On oublie alors qu’il a fallu l’intervention du photographe ou du poète comme si leurs Ĺ“uvres Ă©taient acheiropoïètes. 53Barthes le souligne lui-mĂŞme dans la Chambre claire. La Photographie a quelque chose Ă voir avec la rĂ©surrection ne peut-on dire d’elle ce que disaient les Byzantins de l’image du Christ… Ă savoir qu’elle n’était pas faite de main d’homme, acheiropoĂŻetos ? 54Dans la Chambre claire, la note est tenue au sens musical du ça a Ă©tĂ© » au c’est ça » la photo, c’est tout Ă la fois le passĂ© immobilisĂ© dans le passĂ© et le passĂ© prĂ©sentĂ© au prĂ©sent. Il est difficile alors de ne pas songer au ça » de Freud qui ignore le temps et qui est la prĂ©sence en nous de ce que nous appelons passĂ© ». 55Barthes Ă©crit On dirait que la Photographie emporte toujours son rĂ©fĂ©rent avec elle, tous deux frappĂ©s de la mĂŞme immobilitĂ© amoureuse ou funèbre, au sein mĂŞme du monde en mouvement ». On dirait – Ă©crit-il au conditionnel, puisqu’il sait très bien que la photo n’emporte rien – Barthes pourrait donc bien ĂŞtre d’accord avec ça… 56Je reprends. 57 La photo est littĂ©ralement une Ă©manation du rĂ©fĂ©rent » cela veut dire que la photo coule manare en latin, dĂ©coule de la personne photographiĂ©e, de sa chair » selon le mot que Barthes emploie aussi Ă ce propos. L’émanation est une provenance physique ou plus exactement chimique, une empreinte, un jaillissement ou un suintement. Bien sĂ»r pour un philosophe le mot Ă©manation » fait penser Ă Plotin. C’est bien de l’Un que ça Ă©mane ou c’est l’Un qui Ă©mane, procède ou irradie – l’Un lui-mĂŞme… 58L’émanation donne lieu Ă l’ Ă©vidence rare du “ainsi, oui, ainsi, et rien de plus” ». 59Dans la Chambre claire, il dit de la photo qu’elle n’est jamais qu’un chant alternĂ© » de voyez, vois, voici », qu’elle ne peut sortir de ce pur langage dĂ©ictique. C’est pourquoi elle est si proche du haĂŻku. 60Et pourtant on peut approcher par ce biais la grande tautologie d’Exode, III, 14. 61Ehyeh asher ehyeh. YahwĂ© dĂ©signe la crĂ©ation, se dĂ©signe et nous dit voyez, voici. Voici mon selfie, voici ma photo ! Tel je suis ! tel je serai ! fiat lux, flash. Le sens n’y est qu’un flash, une griffure de lumière ». Clic ! Barthes aime beaucoup le bruit des appareils photo. 62Il va de soi qu’il n’y a pas de pellicule dans l’appareil, pas plus qu’il n’y a de sĂ© dans le sa Dieu » comme le souligne Barthes dans Comment vivre ensemble ? 63 Dieu comme sa » alors que Dieu = sĂ© absolu puisqu’en bonne thĂ©ologie, il ne peut ĂŞtre le sa de rien d’autre que de lui-mĂŞme Je suis celui qui suis ». 64PhototautothĂ©ologie. 65Et que dit YahwĂ© ou que montre-t-il ? il rĂ©pète RB, Rimbaud cette fois Je est un autre » bien sĂ»r puisqu’il est l’Autre avec majuscule. Dans FDA, Barthes dit que comme sujet amoureux, il n’est pas un autre, qu’il ne peut ĂŞtre autre et que c’est ça qui le rend fou ! 66Donc il est je », je est je », tautologique. DĂ©moniaque la tautologie ? 67C’est le moment de revenir Ă l’unicitĂ© dont parlait ClĂ©ment Rosset et qui est essentiellement liĂ©e Ă l’existence rĂ©elle du to auto, du mĂŞme. UnicitĂ© de l’aimĂ©, unicitĂ© de l’instantanĂ© saisi par la photo ou le haĂŻku et unicitĂ© du Dieu unique. Tel El est après tout le plus ancien nom du dieu qui n’a pas de nom. Fragment ARTS 68Dans le nom de Barthes il y a le mot arts » au singulier et au pluriel. Jude Stefan a Ă©galement repĂ©rĂ© art » dans le nom de Barthes. J’intègre le s » final pour engager une diversitĂ© de pratiques, puisque c’est ce qui arrive chez Barthes. Était-il gĂŞnĂ© de cette boursouflure au sein de son nom ? mais avec le H E, le nom s’écarte du mot et part dans une Ă©chappĂ©e silencieuse, discrète – hypersĂ©mantique. 69Georges Steiner, dans le commentaire qu’il fait de la tautologie yawhique, pense que ses Ă©chos au xxe siècle sont artistiques ; j’ajoute qu’ils ne peuvent que l’être la tautologie divine ou le divin comme tautologie ne peuvent aujourd’hui qu’émaner - en art. 70L’une des formes artistiques est musicale c’est Schoenberg, dans le MoĂŻse et Aaron. 71Schoenberg ne met pas en musique le je suis qui je suis » mais laisse MoĂŻse dĂ©cliner la liste des traits de son inaccessibilitĂ© ». Inconcevable parce qu’invisible, inconcevable parce que incommensurable, inconcevable parce que infini. 72Les voix qui sortent du buisson ardent tous les modes de voix suggèrent que ce n’est que par la pluralitĂ© via une perception fragmentĂ©e, que l’oreille humaine peut saisir l’unitĂ© cachĂ©e de l’auto-dĂ©signation de Dieu ». 73RĂ©pĂ©tons que le MoĂŻse et Aaron est inachevĂ© et que la partition se termine sur le cri de MoĂŻse 74 O Wort, du Wort das mir fehlt » = 75 Rien ne saurait, rien ne peut Lui donner expression. 76O mot, mot qui se dĂ©robe Ă moi ! » mot, ou verbe »… 77Inexpressif YahwĂ© ? Cela doit plaire Ă Barthes. 78L’autre Ă©vocation est poĂ©tique puis qu’elle se trouve dans le Psaume ou contre-psaume de Celan qui, selon Steiner, en Ă©crivant 79LouĂ© sois-tu, Personne 80paraphrase la tautologie et profère Je ne suis pas ce que je suis » ou Je ne suis plus ce que j’étais ». 81Quand Barthes recherche la bonne photo de la mère – l’aphoto l » apostrophe de l’amer l » apostrophe –, il est seul, sa mère est morte. Seul comme YahvĂ© ? selon Steiner on peut entendre dans la grande tautologie divine, l’écho assourdi d’une solitude infinie, la grammaire du spĂ©culaire dans la tautologie Ă©tant la figuration d’un esseulement ». 82La bonne Ă©manation de celle qui me laisse seul, irrĂ©mĂ©diablement, est aussi celle qui me permet de dire sa tautologie. Mam » c’est presque mĂŞme » aussi bien que m’aime ». Mais c’est mieux encore si m – a – m Ă la place d’un ĂŞtre » et d’une identitĂ© simple, un avoir » et un rapport, ou bien une exclamation ah !. 83 Oh ! ah ! personnellement j’aime ces interjections très littĂ©raires ; il me semble que ça dĂ©raidit la syntaxe […] un oubli du thĂ©tique, un non-contrĂ´le de la loi sujet/prĂ©dicat ; un bref sanglot ou soupir comme en musique ». 84Le dĂ©veloppement d’une tautologie ne peut s’accomplir dans le langage si ce n’est par la rĂ©pĂ©tition toujours Ă nouveau remarquĂ©e qu’en a faite Gertrud Stein a rose is a rose is a rose ». En se relançant, la tautologie se rĂ©vèle infinie. 85 … Et la littĂ©rature commence, c’est-Ă -dire un langage mystĂ©rieusement tautologique » prĂ©face Ă Chateaubriand Vie de RancĂ©. 86 A rose is a rose is a rose… » – On sent bien que c’est immĂ©diatement musical n’est-ce pas, Rose ? RB, Rodolphe Burger pourrait le chanter ?. La tautologie bascule dans l’alogie, dans l’exemption de sens si recherchĂ©e, si goĂ»tĂ©e par Barthes. 87Le poĂ©tique a en charge le bruissement de la langue l’affleurement du sens, l’effloresens s-e-n-s de la pivoine, de la rose en son propre nom – la rose de rien, de personne » dans Psaume, toujours. 88Comme lorsqu’on entend parler une langue Ă©trangère inconnue mais pas trop lointaine, par exemple dans les films d’Oliveira, quand on entend parler portugais et qu’on ne connaĂ®t que le français et l’espagnol, c’est très beau. 89Et si l’on comprend aisĂ©ment le basculement dans le poĂ©tique et le musical, il est remarquable que la tautologie ait aussi ses versions picturales par exemple chez un des maĂ®tres du genre de l’art dit tautologique » Joseph Kosuth or – c’est Ă peine croyable – cet artiste est une rĂ©fĂ©rence de Barthes… et notamment Thing. 90La chose, dans la dĂ©finition par le dictionnaire du mot chose » montrĂ©e ou exposĂ©e en tant qu’œuvre donne ce que Jean-François Lyotard appelle, Ă propos de Kosuth, la tautologie visible et lisible » dont la forme gĂ©nĂ©rale est ceci est une phrase » oĂą la phrase devient elle-mĂŞme et une chose. 91Les choses Ă©tant ce qu’elles sont… Fragment M mĂŞme – le fragment mĂŞme m’aime, mam 92Comment parler, comment Ă©crire quand sont exclus dĂ©finitions, nominations, stĂ©rĂ©otypes, signifiĂ©s, grands mots usĂ©s et usants, quand sont exclus articulations, continuitĂ©s, descriptions, sujets, prĂ©dicats, tous les sujets, tous les prĂ©dicats, tous les mĂ©canismes du sens, les thèses, les antithèses, la dialectique ? 93Je ne voudrais pas paraĂ®tre dĂ©fendre la tautologie. Elle me lasse comme me lassent le sujet, le prĂ©dicat, la copule privĂ©e d’esprit. PlutĂ´t que la nuit c’est la nuit », Ă´ter l’être nuit et nuit ». 94Que reste-t-il de la langue ? Que reste-t-il Ă la langue ? 95 Seule demeure la langue maternelle », nous dit Hannah Arendt. 96Il ne s’agit pas d’idĂ©aliser la langue maternelle. C’est plutĂ´t le maternel de toute langue qui est en jeu. 97Éric Marty note qu’il avait Ă©tĂ© frappĂ© du fait que la mère parlait le barthes » – j’ajoute les barthes, plus d’une langue. Barthes aura rĂ©pĂ©tĂ© la langue maternelle, il aura dit le mĂŞme qu’elle. Dans la Chambre claire, l’amour de la langue et l’amour de la mère ne font qu’un» Ă©crit Milner. 98Ça – faut-il mĂŞme le dire ? Faut-il dire le rien Ă dire, le rien du dire ? Barthes se pose la question et rĂ©pond oui »… 99 Grand paradoxe d’écriture rien ne peut se dire que rien » prĂ©face Ă Pierre Loti AziyadĂ©. 100Avec toutes ces contraintes coincĂ©es dans la gorge, avec le sens obstruĂ© », avec rien Ă dire, Barthes a Ă©crit tout ce qu’il a Ă©crit ; il ne fallait donc pas lui couper la gorge » ce qu’annonce Barthes Ă ses amis avant sa trachĂ©otomie d’autant que 101 C’est dans le gosier, lieu oĂą le mĂ©tal phonique se durcit et se dĂ©coupe…que la signifiance Ă©clate, fait surgir, non l’âme, mais la jouissance ». 102Une voix s’éteint l’impossible mĂŞme. Il est impossible que Barthes perde sa voix, mĂŞme si et justement si la voix est toujours dĂ©jĂ morte ». Le mort ne cesse pas de nous parler, rĂ©pĂ©tant la chose mĂŞme. 103Cher Roland Barthes, Platon et Derrida ont Ă©crit une Thotologie t-h-o-t, du nom du dieu de l’écriture – Thot. 104Me dĂ©plaçant de l’Égypte vers l’Orient extrĂŞme j’aurai tentĂ© gauchement de vous dĂ©sĂ©crire une Taotologie.
Dessin de l'illustratrice Charlotte Mo Insta charlottemagicmo et Portfolio "Qu'est-ce que la nourriture ? Ce n'est pas seulement une collection de produits, justiciables d'études statistiques et diététiques. C'est aussi et en même temps un système de communication, un corps d'images, un protocole d'usages, de situations et de étudier cette réalité alimentaire, élargie jusqu'à l'image du signe ?"Roland Barthes L'invité du jour Mathieu Messager, maître de conférences en langues et littérature à l’université de Nantes, créateur du site L’idéologie dans l’assietteRoland Barthes casse l’idée naïve qu’en s’alimentant, on nourrit une fonction. La nourriture, pour lui, est porteuse de valeurs, de différents signes sous-jacents qui pré-déterminent les aliments… Dans “Mythologies”, Barthes nous dit qu’il y a une idéologie dans nos assiettes, et il comprend qu'elle ne se situe pas dans le ciel des idées mais se loge de manière plus incidieuse dans des objets a priori innocents, dans la vie de tous les jours, dans les vêtements que l’on porte… elle est à l’horizon du commun. “Mythologie” est un objet de combat, un texte d’une grande violence critique, il prend l’idéologie sur son propre terrain, parce que si elle porte sur notre culture matérielle, il faut alors déconstruire cette dernière depuis les objets que l’idéologie commune évoque… Mathieu Messager "L’empire des signes", un amour du Japon"L’empire des signes" est peut-être le premier livre heureux de Barthes, il part d’un amour personnel pour le Japon. Barthes doute que la tempura appartienne au domaine du huileux, tant elle est légère les catégories culinaires qui sont les nôtres s’évaporent sous le ciel du bonheur japonais. Aux yeux de barthes, la cuisine japonaise se déprend presque terme à terme de notre système de signes les baguettes translatent du plat à la bouche comme la becquée maternelle, contrairement à nos fourchettes et couteaux qui agrippent et déchirent ; la cuisine japonaise se caractérise par les différents états de la crudité, tandis que chez nous ce sont les différentes carnations de la cuisson ; nous avons une consommation inféodée à un ordre entrée, plat, dessert, tandis que, nous dit Barthes, c’est le fragment qui règne au Japon ; mais également, la cuisine japonaise s'oppose à la cuisine de la profondeur, occidentale, qui cache son centre la pièce montée cache en son coeur l’objet alimentaire, on noie sous les sauces, tandis qu’au japon on baigne les éléments dans la sauce, le plat arrive sous cloche dans le restaurant gastronomique, maintenant le secret jusqu’au dernier moment quand au Japon l'on cuisine devant vous et l'on vous donne un à un les éléments... On n’est pas du tout dans la même représentation des signes. Mathieu Messager Textes lus par Denis Podalydès Roland Barthes, extrait de Mythologies, chapitre Cuisine ornementale, éditions du Seuil, 1957 avec une musique de Pierre-André Athane, On mange dehors ? Roland Barthes, extrait de L’empire des signes, chapitre L’interstice, éditions du Seuil, 1970 Sons diffusés Mix de début d'émission avec extraits de Top Chef, émission culinaire, et extraits du film Le Marginal, de Jacques Deray 1983, avec Jean-Paul Belmondo Extrait du film L’Homme qui tua Liberty Valance, de John Ford, 1962 Roland Barthes lit un extrait de Mythologies, Le bifteck et les frites, le 17 février 1959, RTF Archive de Bernadette Flament, styliste culinaire, 27 juillet 2015 Petite archive sur la tempura, dans De bouche à oreille, 4 avril 1999, France Culture Lecture par Roland Barthes du fragment J'aime, je n'aime pas, le 2 novembre 1975, France Culture Archive de Roland Barthes sur la démystification du quotidien, 20 novembre 1964, dans Morceaux choisis, France Culture Archive pub Panzani, 1969 Adèl van Reeth lit un extrait de Roland Barthes, Rhétorique de l'image, in Communication, n°4, 1964 Musique de Toto Cutugno, L’italiano Chanson de fin Sheila White, Le steak
roland barthes j aime je n aime pas